Comme nous l’avons déjà vu, Meneham rassemblait femmes et hommes, familles de toute génération, le tout avec un grand esprit de solidarité. Chacune et chacun prenait leur rôle à cœur pour le bien de la communauté. Au-delà de seconder les hommes dans le « travail de force », les femmes occupaient un rôle à part entière, qui était grandement apprécié.
Nous allons découvrir dans cet article l’ensemble des tâches réalisées par les femmes à Meneham,
et ainsi leur rendre hommage !
À la maison
Tout d’abord, une de leurs missions principales était la gestion de la maison, que ce soit préparer à manger, s’occuper des enfants, faire le ménage, laver le linge et même fabriquer des vêtements.
En cuisine, c’est elles qui concevaient les préparations à base de porc telles que les andouilles, le lard ou le jambon. Elles confectionnaient également le pain à base de la farine du moulin du Couffon. Les fours à pain du village fonctionnaient très bien à cette époque ! D’ailleurs, un des plats principaux du quotidien était la soupe au pain (souben an tri c’haig). Autrement, l’alimentation était surtout à base de soupe aux légumes, avec quelques fois les bas morceaux de viande en pot au feu ou en ragoût. Le soir, une grande marmite avec des pommes de terre mijotées et grillées au saindoux régalait tout le monde. On réservait la viande et les desserts traditionnels pour les dimanches et les “grandes” occasions.
Le samedi, c’était jour de grand nettoyage : vitres lavées, meubles dépoussiérés dont les fameux lits clos, et bancs savonnés et brossés. On balayait le sol des maisons qui était en terre battue et on y saupoudrait une légère couche de sable blanc ramassé sur la grève. Tout cela avant le dimanche pour les fêtes !
Le lavage et l’entretien du linge était une tâche plutôt fastidieuse. Pour laver les draps, les torchons et les vêtements, elles emmenaient le tout avec des brouettes, au lavoir de Théven, à 700 mètres d’ici. Savonnage, brossage, rinçage puis battage du linge se faisait sous une source d’eau foisonnante ! Ce temps d’effort se déroulait dans la bonne humeur et la convivialité, loin des hommes…
Les draps étaient étendus sur l’herbe aux abords du lavoir puis les femmes se mettaient à deux pour bien les tordre pour les sécher et les rendre plus légers. Après de longues journées au lavoir, le reste du linge était étendu sur le fil le lendemain matin séchant grâce au vent.
La récolte du goémon et la pêche
Au niveau de la récolte du goémon, elles aidaient grandement les hommes pour remonter le goémon sur les dunes, pour l’étaler, le mettre en meules et le brûler. Elles participaient de manière équivalente, avec l’aide des enfants, à la cueillette du pioka (sorte de lichen marin dont on extrait du gélifiant). Pour la pêche, elles avaient pour mission de poser les filets lors de la marée basse, en les portant sur une distance allant jusqu’à 5 kilomètres, formant un barrage au fond de la grève.
Le potager
Un petit potager devant les maisons faisait la fierté des femmes, qu’elles aimaient embellir et entretenir. On y trouvait notamment des poireaux, petits pois, haricots verts, choux, radis, salades et des fleurs.
Les travaux agricoles et le poulailler
Le travail aux champs se faisait en binôme avec les hommes pour les semis et les plantations, le sarclage, la récolte et le stockage. C’était aussi aux femmes de traire les vaches matin et soir, de stocker le lait et de préparer le “gros lait” (sorte de yaourt de lait caillé doux et acidulé). Elles faisaient également le beurre, à l’aide d’une baratte cylindrique en bois puis d’une cuillère en bois pour le battre et le mouler. Le petit lait ou lait ribot restant était ajouté à la pâtée des cochons, que les femmes préparaient avec des petites pommes de terre et du son de blé.
Le poulailler leur était réservé où poules, lapins et canards vivaient en harmonie et étaient nourris d’orge, de blé et de la fameuse pâtée.
Et tout cela, en plus des nombreux bébés et des jeunes enfants dont elles devaient s’occuper. C’est là que l’aide familiale « naturelle » des grands-mères et jeunes filles était précieuse. En somme, les femmes de Meneham avaient des journées bien remplies !
Source d’information de cet article : le livre de Marie Guillerm / Kerbrat, « Meneham, berceau de mon enfance. De 1846 à 1996 ».
Disponible en boutique à la Maison de territoire du site de Meneham